Photo portrait d'un homme de profil

7 banques d’images inclusives

7 banques d'images inclusives

Vous avez déjà réfléchi à rendre votre langage plus inclusif, mais qu’en est-il de vos visuels ? 🌍📸

La communication inclusive ne se limite pas aux mots : les images jouent un rôle tout aussi essentiel. Pour être véritablement inclusive, une communication doit à la fois soigner son message et la manière dont il est représenté visuellement.

Pour illustrer vos articles, publications sur les réseaux sociaux ou supports de communication d’entreprise, si vous vous tournez vers les banques d’images libres de droit, vous avez sans doute remarqué qu’elles proposent souvent des représentations très normées : personnes blanches, minces, valides… Résultat : la diversité de la société est peu mise en avant.

Comment intégrer plus d’inclusivité dans vos visuels ?

Bonne nouvelle ! Il existe des banques d’images spécialement conçues pour offrir une représentation plus fidèle et variée des individus. Découvrez 7 banques d’images inclusives, gratuites ou payantes, qui valorisent la diversité.


1. #ShowUs : montrer la beauté des femmes et personnes non-binaires du monde entier

📍 Plateforme : Getty Images #ShowUs
📷 Type : Payant

Lancé par Getty Images, Dove et Girlgaze, le projet #ShowUs rassemble plus de 14 000 photos illustrant des femmes et personnes non-binaires du monde entier, loin des standards de beauté imposés. Avec 200 photographes venant de 41 pays différents, cette banque d’images vise à déconstruire les stéréotypes et à proposer des représentations plus inclusives.

2. Nappy : mettre à l'honneur les personnes noires

📍 Plateforme : Nappy.co
📷 Type : Gratuit

Spécialement dédiée à la communauté noire, Nappy.co propose des images gratuites illustrant des moments de vie authentiques : travail, sport, famille, amour, bien-être…. Cette banque d’images est un excellent moyen de lutter contre le manque de diversité dans les représentations visuelles.

3. TONL : refléter la diversité culturelle grâce aux images

📍 Plateforme : TONL
📷 Type : Payant

TONL met l’accent sur la diversité culturelle en proposant des visuels qui reflètent le monde réel. Organisées en collections thématiques (trend, tradition, technology, travel…), ces images permettent aux marques et aux créateurs et créatrices de contenus d’intégrer plus de diversité dans leurs communications.

4. The Gender Spectrum Collection : représenter les personnes trans et non-binaires

📍 Plateforme : Gender Spectrum Collection
📷 Type : Gratuit

Développée par VICE Media, cette banque d’images gratuites met en scène des modèles trans et non-binaires dans des situations du quotidien (travail, loisirs, santé…). L’objectif est de sortir des clichés et de proposer une représentation plus fidèle de ces communautés.

5. Disabled and Here Collection : représenter les personnes en situation de handicap

📍 Plateforme : Disabled And Here Collection
📷 Type : Gratuit

Créée par des personnes en situation de handicap, cette banque d’images célébre la diversité et l’inclusivité en mettant en avant des individus racisés et en situation de handicap. Vous y trouverez des images authentiques classées par thèmes : LGBTQ+, nature, communauté, accessibilité…

6. Free Plus-Size Stock Photos : visibiliser les personnes grosses

📍 Plateforme : AllGo
📷 Type : Gratuit

AllGo répond au manque de représentation des personnes grosses dans les médias. Bien que 66 % des femmes aux États-Unis soient en surpoids, elles ne représentent que 2 % des images utilisées. Cette collection vise à normaliser leur présence dans des situations du quotidien.

7. Age without limits : représenter positivement les personnes de plus de 50 ans

📍 Plateforme : Age without limits
📷 Type : Gratuit

Age without limits est une banque d’images gratuite qui souhaite lutter contre l’âgisme en proposant des représentations positives de personnes âgées de plus de 50 ans. La bibliothèque d’images contient plus de 3000 images et est régulièrement mise à jour.

Page de présentation du site Age without limits

Pourquoi choisir des images inclusives ?

✔ Une communication plus authentique : des visuels qui reflètent la diversité de votre audience.
✔ Un engagement pour l’inclusion : montrer que votre marque ou organisation valorise la représentation de tous et toutes.
✔ Un impact positif sur votre audience : des images plus proches du réel renforcent l’identification et l’engagement de vos publics.

J’ai découvert ces banques d’images grâce au site de Jade Latour et à L’agence Intrépide, merci de contribuer à rendre le web plus inclusif ! 💛

💡 Et vous, connaissiez-vous ces banques d’images ? Lesquelles utilisez-vous pour vos communications ?


📌 À retenir :
✅ 7 banques d’images inclusives gratuites ou payantes pour une communication plus représentative.
✅ Des visuels variés : diversité culturelle, genre, handicap, morphologies…
✅ Des plateformes accessibles pour trouver des alternatives aux banques d’images classiques.

Si cet article vous a été utile, partagez-le pour favoriser une communication plus inclusive !

7 banques d’images inclusives Lire la suite »

photo d'une femme scientifique dans la station spatiale

HTM-ELLES Quand l’écriture inclusive devient un levier pour attirer les femmes vers la tech

HTM-ELLES : Quand l'écriture inclusive devient un levier pour attirer les femmes vers la tech

À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, le 11 février, Concertation Montréal (CMTL) a lancé une campagne ingénieuse pour encourager davantage de femmes à se tourner vers les métiers de la tech. Baptisée HTM-ELLES, cette initiative détourne les URL créées par inadvertance par l’usage de l’écriture inclusive en véritables outils de sensibilisation.

Une idée brillante pour valoriser les femmes dans la tech

L’initiative Techno au féminin+ a décidé d’exploiter un problème technique lié à l’écriture inclusive : les URL accidentelles générées par le point bas (utilisé à la place du point médian, plus complexe à insérer) ne mènent souvent nulle part. Ces liens inutilisés ont été rachetés pour rediriger les internautes vers htm-elles.ca, une plateforme dédiée à la mise en avant des femmes inspirantes dans les secteurs des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques). Une étude de Randstad démontre que moins de 25% des emplois dans ces secteurs sont occupés par des femmes.

Pourquoi cette idée est-elle essentielle ? Parce que les role models jouent un rôle clé dans l’orientation professionnelle des jeunes filles. Pourtant, les femmes de science restent sous-représentées et trop souvent invisibilisées, freinant ainsi les ambitions des futures générations dans ces domaines.

photo d'une femme scientifique dans la station spatiale

L’écriture inclusive face aux défis techniques

Le point médian (·) est une abréviation combinant les formes masculine et féminine d’un mot. Par exemple, directeur·rice se lit directeur et directrice. Bien que son usage gagne en popularité, il reste absent des claviers standards, ce qui pousse de nombreuses personnes à utiliser le point du bas (.), qui est plus rapidement accessible.

Cependant, ce point du bas, utilisé à l’intérieur des mots comme inspirant.es, est interprété par les systèmes comme une URL. Résultat : un lien est automatiquement créé, mais il ne mène nulle part. Cette problématique technique met en lumière deux enjeux majeurs :

  • Une technologie à adapter pour plus d’inclusion
    La technologie doit suivre les évolutions sociétales, qu’il s’agisse d’intégrer le point médian sur les claviers, de réduire les biais dans l’intelligence artificielle ou d’améliorer les pratiques SEO pour une meilleure inclusivité. L’inclusion est toujours un gain collectif, jamais un frein.

  • Transformer un problème technique en opportunité
    La campagne HTM-ELLES montre qu’il est possible de tirer parti d’un obstacle technique pour en faire un levier d’inclusion et de sensibilisation. La technologie, loin d’être une limite, peut devenir un outil puissant pour accompagner les pratiques émergentes.

L’avenir d’une technologie inclusive

Cette campagne originale rappelle que l’écriture inclusive est bien plus qu’une tendance : c’est un outil pour repenser la langue et la société. Elle souligne également l’urgence pour les développeur·euses et concepteur·rices d’adapter leurs outils aux nouveaux usages.

Si des caractères comme le « ù », utilisé dans un seul mot français (), trouvent leur place sur un clavier, pourquoi pas le point médian ? La réponse à cette question réside dans une volonté collective de rendre la technologie plus ouverte et inclusive.

Avec des initiatives comme HTM-ELLES, les obstacles techniques deviennent des opportunités pour valoriser les femmes et les filles dans les domaines scientifiques et technologiques. Une campagne qui, à l’image de son objectif, inspire et montre la voie.

Et vous, comment voyez-vous l’avenir de la tech inclusive ?

HTM-ELLES Quand l’écriture inclusive devient un levier pour attirer les femmes vers la tech Lire la suite »

communication inclusive entreprise

Communication inclusive en entreprise : pourquoi est-ce essentiel ?

Communication inclusive en entreprise : pourquoi est-ce essentiel ?

En 2025, la sensibilisation des salarié·es est au cœur des politiques RSE, avec 89 % des entreprises ayant déjà organisé des actions sur ces thématiques, selon le Baromètre RSE 2024 de Vendredi.

L’égalité des genres figure ainsi parmi les priorités pour 96 % des grandes entreprises sondées et 70 % de l’ensemble des entreprises interrogées met en place des actions en faveur de la diversité socio-économique.

Cette prise de conscience n’est pas qu’éthique : des études, comme « Diversité et inclusion 2020 » du cabinet Deloitte, montrent que les politiques de diversité et inclusion augmentent de 30 % la rentabilité par salarié·e.

Pourtant, selon le Baromètre national RSE & égalité des chances 2024 du MEDEF, 31 % des salarié·es expriment encore le besoin d’ateliers de sensibilisation et de formations pour faire progresser ces engagements dans leur entreprise.

L’égalité des chances en entreprise demeure un sujet important pour 90 % des salarié·es et 80 % des Millennials considèrent la démarche de diversité, d’égalité et d’inclusion d’une entreprise comme un critère essentiel lors du choix d’un nouvel emploi.

communication inclusive entreprise

1. Comprendre la communication inclusive

La communication inclusive est bien plus qu’une simple tendance : c’est une démarche visant à rendre les messages accessibles et représentatifs de toutes les diversités humaines.

Elle s’appuie sur des aspects linguistiques mais englobe également des choix visuels et structurels pour éliminer les biais et favoriser l’équité.

Qu'est-ce que la communication inclusive ?

La communication inclusive consiste à utiliser un langage et des supports qui respectent et incluent toutes les diversités, qu’elles soient liées au genre, à l’origine géographique, au milieu social, aux capacités physiques et psychiques, ou à l’âge.

Contrairement à certaines idées reçues, il ne s’agit pas d’imposer un jargon complexe ou de « réécrire la langue », mais plutôt d’opter pour des solutions qui existent déjà la plupart du temps et pour des représentations qui ne laissent personne de côté.

Quels sont ses objectifs ?

  • Représenter toutes les diversités humaines : une communication inclusive reflète la pluralité de la société en donnant une visibilité équitable à chaque groupe, notamment ceux historiquement marginalisés.

  • Lutter contre les biais : elle vise à déconstruire les stéréotypes et à éviter les formulations ou visuels qui perpétuent des inégalités.

Des exemples concrets

  • Langage inclusif : utiliser des formulations qui ne font pas apparaitre le genre (par exemple : la direction, les responsables, les collègues, l’équipe, etc.) ou des tournures qui rendent visible le masculin et le féminin (ex. : les agents et les agentes).
  • Représentations visuelles diversifiées : inclure des photos ou illustrations mettant en scène des personnes aux profils variés en termes d’âge, d’ethnicité, ou de capacités.
  • Supports accessibles : proposer des documents adaptés aux personnes en situation de handicap.

Vous souhaitez aller plus loin ? Découvrez 5 conseils pratiques pour une communication plus inclusive et transformez votre stratégie dès aujourd’hui.

2. Les bénéfices pour les entreprises en 2025

Renforcer l’image de marque

Une entreprise qui valorise l’inclusion et la diversité projette une image moderne et responsable, ce qui attire autant les client·es que les talents.

Les consommateurs et consommatrices d’aujourd’hui privilégient les marques qui partagent leurs valeurs, tandis que les employé·es recherchent des environnements respectueux où s’épanouir pleinement.

Améliorer l’engagement des équipes

Un environnement de travail où chacun·e se sent respecté·e et représenté·e booste la satisfaction et la productivité des salarié·es.

Différentes études montrent qu’une culture inclusive réduit le turnover et améliore la collaboration au sein des équipes, deux éléments essentiels pour rester compétitif.

Répondre aux attentes sociétales

Les consommateurs et consommatrices font de plus en plus attention à l’impact social des entreprises. Inclusion et diversité ne sont plus des options : ce sont des critères clés dans leurs décisions d’achat.

Une communication inclusive montre votre engagement à contribuer positivement à la société, renforçant ainsi votre position sur le marché.

Investir dans une communication inclusive, c’est choisir de rester pertinent dans un monde en constante évolution. Pour mieux intégrer ces principes dans votre stratégie, découvrez comment concevoir une charte de communication inclusive.

3. Les défis et les solutions pour une mise en œuvre réussie

Si la communication inclusive offre de nombreux avantages, elle peut également soulever des défis pour les entreprises. Cependant, ces obstacles ne sont pas insurmontables et des solutions adaptées permettent de les surmonter avec succès.

Les défis courants

  • Manque de connaissances : beaucoup d’entreprises ignorent encore ce qu’est véritablement la communication inclusive et comment l’appliquer de manière concrète.
  • Résistance au changement : l’adoption de nouvelles pratiques peut susciter des réticences, notamment par crainte de déstabiliser les équipes ou les client·es.
  • Crainte d’erreurs : l’idée de mal faire ou de susciter des critiques peut freiner les initiatives inclusives.

Des solutions pour avancer

  • Organiser des formations : sensibiliser les équipes et les dirigeant·es aux principes de la communication inclusive est une première étape essentielle.
  • Auditer la communication existante : identifier les biais et zones d’amélioration permet de bâtir une stratégie adaptée.
  • Impliquer les équipes dès le départ : favoriser la co-construction avec les collaborateurs et collaboratrices renforce leur adhésion au projet sur le long terme.

Grâce à ces solutions, votre entreprise peut adopter une communication inclusive de manière progressive et efficace, tout en évitant les écueils courants.

Conclusion

En 2025, adopter une communication inclusive n’est plus seulement une option, c’est une opportunité stratégique pour se démarquer. En répondant aux attentes sociétales, en renforçant l’engagement des équipes et en projetant une image positive, votre entreprise s’inscrit dans une démarche responsable et innovante.

Ne laissez pas les défis freiner votre progression : faites le choix de l’inclusion et transformez votre communication en un véritable levier de performance. Pour commencer dès aujourd’hui, explorez les autres articles ou contactez-moi pour une proposition sur mesure.

Communication inclusive en entreprise : pourquoi est-ce essentiel ? Lire la suite »

Institut de France

Que penser du 9e dictionnaire de l’Académie française ?

Que penser du 9e dictionnaire de l'Académie française ?

Le quatrième et dernier tome du neuvième dictionnaire de l’Académie française a été achevé ce mercredi 13 novembre 2024, marquant la fin d’un projet commencé il y a près de 40 ans.

La dernière édition remontait à 1935, soit presque un siècle plus tôt, un laps de temps durant lequel la langue française a considérablement évolué. Pourtant, malgré son apparent prestige, cette nouvelle version soulève plusieurs critiques.

Institut de France

1. Un dictionnaire incomplet

Bien que cette neuvième édition couvre 53 000 entrées, elle reste loin des standards actuels. À titre de comparaison, le Grand Robert en ligne en compte 150 000 et le Wiktionnaire 400 000.

Le premier volume, allant de A à Enzyme, est sorti en 1992. Cela signifie que des évolutions importantes survenues dans la langue française depuis, comme l’apparition de nouveaux mots ou de nouvelles définitions, en sont absentes.

Comme l’a repéré la linguiste Laélia Véron sur son compte Instagram (@laelia_ve), certaines définitions sont totalement déconnectées de l’usage courant :

  • L’adjectif « stylé » est défini ainsi : « Se dit d’un employé de maison, d’hôtel, etc. qui accomplit ses tâches en se conformant parfaitement aux règles de sa profession, aux meilleurs usages. Le personnel de cette maison est stylé. Un serveur très stylé. » Le sens le plus courant, que l’on peut trouver par exemple dans Le Robert, « Qui a du style, de l’allure » n’apparait nulle part.
  • Le nom commun « mail » est réduit aux sens suivants : 1. « Petite masse cylindrique de bois, fixée à un long manche » ; 2. « Promenade publique spacieuse et généralement plantée d’arbres » ; 3. « Gros marteau ». Son emploi actuel dans le numérique, le plus courant, n’est pas mentionné.

Le Dictionnaire de l’Académie française, à cause de sa lenteur de publication et de ses choix éloignés des usages contemporains, est donc obsolète dès sa sortie, créant un contraste frappant avec les mises à jour annuelles des dictionnaires comme Le Robert, Hachette ou Larousse.

2. Un dictionnaire conservateur

Les choix lexicaux et les définitions proposées par l’Académie sont loin d’être neutres. Par exemple, l’absence de certains mots usuels comme « féminicide » ou « smartphone » pose question. Leur exclusion semble dénier leur légitimité et invisibiliser des réalités sociales ou des évolutions technologiques majeures.

Certaines définitions font également polémique, comme celle de l’adjectif « hétérosexuel, -elle » : « Relatif à la sexualité naturelle entre personnes de sexe différent ». Ce choix sémantique semble sous-entendre que toute autre sexualité serait « contre nature », une posture réactionnaire et homophobe.

Ces exemples montrent comment les orientations de l’Académie peuvent perpétuer des biais en refusant de refléter l’évolution de la société.

3. Où sont les linguistes ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a pas de linguiste qui siège à l’Académie française. Seule Barbara Cassin est philologue et spécialiste de philosophie grecque.

Dans son discours officiel, Emmanuel Macron confond compétences esthétiques et scientifiques : « Ceux qui définissent la langue ne sont pas forcément des linguistes mais aussi des écrivains. Ils en ont le goût, l’usage. »

On peut très bien manier la langue avec finesse et virtuosité sans rien connaitre à la phonétique historique, à la lexicologie, à la sociolinguistique, etc. La linguistique est la science du langage qui observe le fonctionnement et l’évolution de la langue à travers une approche descriptive sans jugement esthétique.

Ainsi, nous conclurons avec le Collectif des linguistes atterréEs qui a publié une tribune dans Libération : « Le travail actuel de l’Académie à ce dictionnaire n’a plus de sens, tant sur le plan économique que scientifique. Les académiciens n’ont pas les compétences techniques et scientifiques. »

En savoir plus sur les dictionnaires : « Les dictionnaires ont-ils toujours raison ? »

Que penser du 9e dictionnaire de l’Académie française ? Lire la suite »

Communication inclusive

5 conseils pratiques pour une communication inclusive efficace

5 conseils pratiques pour une communication inclusive efficace

La communication inclusive consiste à adapter ses pratiques de communication pour inclure la diversité humaine et éviter toute forme de discrimination. Cette approche s’applique aux trois dimensions classiques de la communication : l’écrit, l’oral et le paraverbal. En entreprise, elle est cruciale, tant pour la communication interne qu’externe.

Pourquoi adopter une communication inclusive dans votre organisation ?

Adopter une communication inclusive signifie rendre visible toutes les diversités, qu’elles soient liées au genre, à l’origine géographique, au milieu social, aux capacités physiques et psychiques, ou à l’âge. Voici les principales catégories où elle s’applique, avec des conseils simples et concrets pour améliorer ses pratiques.

Communication inclusive

1. Genre et communication inclusive : rendre visible tous les genres

Mettre en avant tous les genres (et pas uniquement le masculin) est essentiel. Des études en psycholinguistique montrent que les femmes se sentent moins concernées quand on s’adresse à elles au masculin. C’est donc toute une partie de l’audience qui est exclue.

Le masculin n’est pas perçu par le cerveau comme générique (c’est-à-dire qui engloberait le genre masculin et le genre féminin) ni comme neutre (qui ne ferait référence ni au masculin ni au féminin). Il est toujours perçu spontanément comme spécifique aux hommes.

Conseils pratiques : Éviter le masculin générique et utiliser des formulations inclusives. Découvrez en plus sur les techniques du langage inclusif.

2. Origine géographique et communication inclusive : légitimer tous les accents et toutes les langues

Reconnaître et valoriser la diversité linguistique est une démarche inclusive. Il s’agit de considérer tous les accents de la francophonie comme légitimes et de traiter toutes les langues à égalité.

Le linguiste Philippe Blanchet a forgé le concept de glottophobie pour désigner les discriminations basées sur les accents et les langues régionales. D’un point de vue linguistique, l’accent « neutre » n’existe pas et tout le monde possède le sien.

Conseils pratiques : Encourager la diversité des accents dans les médias audiovisuels et dans les prises de parole publiques, valoriser toutes les langues parlées. En savoir plus sur la glottophobie.

3. Milieu social et communication inclusive : créer un espace pour chaque personne

Les différences de milieux sociaux influencent les codes linguistiques et l’aisance à orale. Les prises de parole devant un public, la pratique du débat et la maitrise des codes linguistiques valorisés sont plus courantes dans les milieux aisés.

A l’inverse, un sentiment d’insécurité linguistique peut se développer rapidement : ne pas se sentir légitime à exprimer son opinion, à prendre la parole en public, à cause de son accent, de ses codes linguistiques moins valorisés, de son orthographe.

Conseils pratiques : Offrir des cadres bienveillants où chaque personne peut s’exprimer sans jugement. En savoir plus sur l’insécurité linguistique.

4. Handicap et communication inclusive : adapter pour inclure

Certaines personnes rencontrent des troubles du langage ou des handicaps divers, pouvant être de nature physique, psychique et/ou sociale (aphasie, dyslexie, autisme, surdité, illettrisme, etc.).

Aujourd’hui, de nombreux outils numériques permettent d’améliorer l’accès à la communication et de compenser un certain nombre de handicaps. Les outils et adaptations peuvent d’ailleurs bénéficier à l’ensemble de l’équipe en permettant un plus grand confort d’utilisation à tout le monde.

Conseils pratiques : Demander les adaptations nécessaires à la personne concernée et se renseigner sur les outils numériques existants (polices d’écriture comme OpenDys, commande vocale, sous-titrage). En savoir plus sur les adaptation pour les troubles et handicaps liés au langage.

5. Âge et communication inclusive : intégrer toutes les générations

L’idée qu’il y aurait un « parler jeune » est un poncif infondé, dès lors qu’on prend la peine d’interroger ce qu’on entend par la catégorie « jeune » : quelle tranche d’âge ? quelle région ? quel milieu social ? Ainsi, il y a autant de « parlers jeune » que de jeunes.

Par ailleurs, les personnes qui ne sont pas nées avec les outils numériques peuvent rencontrer des difficultés : c’est ce qu’on appelle l’illectronisme, qui touche actuellement 17% de la population française. Attention, malgré les idées reçues, il y a aussi des jeunes qui ne maitrisent pas les outils numériques.

Conseils pratiques : Proposer des formations pour lutter contre l’illectronisme et s’abstenir de jugements sur les façons de parler selon l’âge. Pour en savoir plus sur le mythe du « parler jeune »  et sur l’illectronisme.

5 conseils pratiques pour une communication inclusive efficace Lire la suite »

Dictionnaire

Les dictionnaires ont-ils toujours raison ?

Les dictionnaires ont-ils toujours raison ?

Quand on ne connait pas le sens ou l’orthographe d’un mot, on a souvent le réflexe d’aller cherche dans un dictionnaire papier ou numérique. Et pourtant, les dictionnaires n’ont pas toujours existé. Comment faisait-on avant ?

Dictionnaire

1. Les premiers dictionnaires

Avant l’arrivée progressive des dictionnaires et des ouvrages de grammaire, la graphie des mots n’était pas stabilisée et changeait d’un texte à l’autre, parfois même plusieurs fois au sein d’un même texte : c’est pourquoi on préfère parler de graphie que d’orthographe (« graphie correcte ») pour les textes rédigés avant la standardisation du français écrit.

En 1680, le grammairien Pierre Richelet publie le premier dictionnaire français. Il choisit une orthographe modernisée assez proche de la prononciation.

En 1694, l’Académie française publie à son tour un dictionnaire mais choisit à l’inverse une orthographe étymologique déjà très éloignée à l’époque de la prononciation du français, reposant sur une logique de proximité avec le latin.

On voit déjà se dessiner deux approches très différentes de l’orthographe : transparente et proche de la prononciation versus étymologique et proche du latin.

2. Les dictionnaires actuels

Aujourd’hui, le nombre de dictionnaires s’est multiplié. La plupart sont édités par des sociétés privées comme Larousse, Hachette, Le Robert… qui font appel à des lexicologues (spécialistes de l’étude du vocabulaire).

Dans le secteur public, l’Office québecois de la langue française et la Délégation générale à la langue française et aux langues de France assurent le travail de veille lexicographique.

3. Le positionnement des dictionnaires

Chaque année, il faut choisir quels mots vont entrer et sortir du dictionnaire et il faut trouver des définitions aux nouveaux mots. Cette sélection n’est pas neutre.

Ainsi, chaque dictionnaire adopte un positionnement différent. Certains sont plus conservateurs et choisissent des mots issus de textes littéraires et appartenant à la culture dominante, retardant l’entrée de certains néologismes pourtant déjà inscrits dans la langue courante. D’autres, plus inclusifs, font entrer des mots apparus récemment, appartenant notamment au domaine de l’oralité et à l’ensemble de la francophonie.

En savoir plus sur la 9e édition du Dictionnaire de l’Académie française.

Pour aller plus loin

Les dictionnaires ont-ils toujours raison ? Lire la suite »

Intérieur d'un théâtre

Parle-t-on encore aujourd’hui la langue de Molière ?

Parle-t-on encore aujourd'hui la langue de Molière ?

Molière, un dramaturge du XVIIe siècle

On entend souvent dire que le français, c’est « la langue de Molière », tout comme l’anglais serait « la langue de Shakespeare ». Pour rappel, Molière est un dramaturge français du XVIIe siècle. Le français de cette époque est appelé le français « classique ». L’orthographe, la prononciation et le sens des mots ont beaucoup évolué en 400 ans. Voici un extrait de l’édition originale de la pièce « Le Misanthrope » en 1666 :

Le Misantrope - Edition originale

Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

Rien que dans ce court extrait, on peut remarquer que :

  • les lettres I et J et les lettres V et U ne sont pas distinguées : ie > je et auoir > avoir
  • certaines consonnes ne sont pas écrites : misantrope > misanthrope, embrassemens > embrassements, indiférent > indifférent, supliray > supplierai
  • les accents ne sont pas systématiques ou différents des accents actuels : estre > être, declare > déclare, arrest > arrêt, plaist > plaît, apres, aprés > après
  • les terminaisons de l’imparfait et du conditionnel sont écrites (et prononcées) différemment : auois > avais, irois > irais
  • l’ordre des mots est différent : ie m’irois […] pendre > j’irais me pendre
  • certains mots ont changé de sens : caresses signifie flatteries

Le français restitué, qu'est-ce que c'est ?

Lorsqu’on va au théâtre aujourd’hui, la prononciation est le plus souvent modernisée, sinon on ne comprendrait pas grand chose. On parle de français restitué lorsque les pièces sont jouées avec une prononciation plus fidèle à celle de l’époque où elles ont été écrites, mais c’est assez rare en dehors du cadre universitaire.

A bien des égards, la langue parlée à l’époque de Molière est donc très différente de la nôtre !

Pour aller plus loin

Parle-t-on encore aujourd’hui la langue de Molière ? Lire la suite »